La FDA (Food and Drugs Administration) lance une enquête fédérale sur l’opportunité d’ajouter le sésame sur la liste des « 8 biggers » ou allergènes majeurs. Une vraie chance pour les allergiques.
Sources : Registre fédéral du gouvernement des États-Unis
Natasha Ednan-Laperouse s’est effondrée à bord d’un vol à destination de Nice en 2016 après avoir mangé un sandwich acheté à l’aéroport d’Heathrow dans un Prêt à Manger. Le sandwich contenait du sésame, auquel elle était allergique.
Le décès de cette jeune femme a été vécu comme une véritable tragédie dans la communauté des allergiques en France, en Europe et partout dans le monde.
La FDA (Food & Drugs Administration), dont nous avons l’équivalent en France avec l’ANSES (L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), a décidé depuis de se pencher sérieusement sur l’allergie au sésame.
Cet ingrédient est déjà à déclaration obligatoire en Europe, dans la liste ADO (allergènes à déclaration obligatoire).
La liste actuelle en France comporte 14 ingrédients dont le sésame.
La liste aux États-Unis et au Canada n’en comporte que huit : les 8 biggers.
Il s’agit du lait, œuf, poisson, fruits de mer (coquillages et crustacés), fruit à coque, blé, arachide et soja.
Question de prévalence
Dans cette liste, les Américains ne mélangent pas comme les Français le gluten, le lactose ou les sulfites (ce sont des intolérances dépendantes de la dose). Pour autant, la moutarde, le lupin et le sésame ne sont cependant pas à déclaration obligatoire là-bas. Question de prévalence.
Néanmoins, avec 300 000 Américains allergiques au sésame, la préoccupation devient croissante. Surtout que les modes de consommation évoluent. Les sushis, makis, bagels, hamburger, hoummos ou halva sont proposés couramment dans la streetfood sans qu’il soit obligatoire d’indiquer la présence de l’allergène. Car dans tous ces plats, il y a du sésame. Qu’il soit blond brun ou noir, ses protéines n’en restent pas moins redoutables pour les allergiques.
C’est pourquoi la FDA étudiera tous les commentaires sur ce projet. Les avis seront à envoyer par email, voie postale ou via son formulaire de déclaration avant le 31 décembre 2018. Elle déterminera la prévalence des aliments contenant du sésame, la prévalence de cette allergie, évaluera les risques et légiférera sur le sujet.
La loi fédérale sur les aliments, les produits cosmétiques ( FD & C) exige qu’une denrée alimentaire ou un cosmétique contenant un des 8 allergènes majeurs doit porter la mention de cet allergène en utilisant son nom usuel. Ainsi, si le sésame augmente la liste des « biggers », les allergiques auront la chance de lire : hoummos (sesam). Une information qui peut sauver leur vie.