On en parle au moment de l’hiver, mais l’urticaire au froid, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, sévit toute l’année au contact d’un liquide froid, d’un objet ou de l’air froid. Ce symptôme touche plus souvent les femmes et les jeunes adultes, mais aussi les enfants !
Sources : allergique.org – allergo.lyon.inserm.fr
« L’allergie au froid » ne représente que 2 % des urticaires physiques provoquées par un facteur environnemental.
Elle est provoquée par contact de la peau ou des muqueuses avec quelque chose de froid : une crème glacée, une boule de neige, un bain dans la mer … tout est bon pour rendre la vie de ces allergiques un peu particuliers vraiment difficile. Parfois on pense à une hydrocution quand un bain suit un repas mais non ! L’urticaire physique à l’eau ou au froid (ou les deux) est souvent la cause.
Ce n’est pas tant le mercure en dessous de zéro qui pose problème. Mais surtout
la rapidité avec laquelle la peau ou les muqueuses vont subir un écart de température important.
« L’allergie au froid » est spectaculaire
Elle fait apparaître soudainement des plaques roses et étendues sur la peau réactive. On constate parfois des œdèmes laryngés (en mangeant de la bûche givrée à Noël !) et rarement des chocs anaphylactiques (bain de minuit !).
Dans 40 % des cas d’autres symptômes sont associés : fatigue, migraines, rythme cardiaque irrégulier, vertiges.
Le test du glaçon
Le diagnostic d’urticaire au froid est réalisé par l’allergologue qui mènera d’abord un interrogatoire avant d’effectuer un test simple : celui du glaçon. (Tous les allergologues ont un frigo congélateur dans leur cabinet). C’est un test à ne pas réaliser seul chez soi ! Certains on fait des chocs anaphylactiques en se testant sans surveillance médicale
L’allergologue applique un glaçon, emballé dans du plastique, sur l’avant-bras du patient en allongeant la durée de pose peu à peu. Il surveille la réaction.
Le test est positif si une papule urticarienne apparaît sur la peau exposée.
Si l’urticaire est avérée, de nouvelles habitudes de vie devront être prises. L’allergique peut se voir prescrire un stylo auto-injecteur d’adrénaline si le risque de choc anaphylactique est latent.
20 % des urticaires au froid sont associés à d’autres urticaires physiques. Il est important de pouvoir les identifier.
Le froid, ça vous chatouille ou ça vous gratouille ?
L’urticaire au froid est une réaction non IgE médiée. « une histamino libération non allergique d’origine physique » nous précise le Dr Quequet en nous partageant un cliché de sa collection.
L’organisme a plusieurs façons de se rebeller. Et là, il innove en libérant l’histamine contenue dans les mastocytes (les cellules en surface de la peau et des muqueuses) .
Dans le cas de l’urticaire au froid, qui est non-allergique, l’activation des mastocytes passe par un mécanisme qui ne met pas en jeu les IgE et le récepteur, mais d’autres récepteurs à la surface des cellules. En d’autre terme, ces personnes ont des mastocytes « chatouilleux » en présence du froid OU des changements brutaux de température. Leurs mastocytes s’activent et libèrent l’histamine et les médiateurs de l’inflammation provoquant l’urticaire. Hop, l’allergique au froid devient tout rouge et se démange avec effroi.
La prévention jour après jour
- Contrôler son activité physique
- Éviter les sports aquatiques en eaux froides
- Prendre garde aux baignades en mer (sauf si vous êtes aux Bermudes)
- Ne pas dévorer des sorbets et des crèmes glacées, des mets très froids après des plats chauds.
- Ne pas boire de cocktails « on the rocks ».
- Les passages brutaux d’un environnement chaud à un environnement très froid (sortir de 2 h de shopping dans les Galeries Lafayette par _ 4°C dehors…)
- L’eau de piscine est trop froide !
- Attention au moment de sortir d’un spa, du hammam etc.
- Le froid sur le visage quand on fait du vélo peut déclencher l’urticaire
- Éviter le contact de la peau avec des parois froides ou des objets froids.
- Informer le chirurgien avant une intervention, la dentiste qui manie la soufflette… les spray « froid » antidouleurs
Quel traitement de choc contre « l’allergie au froid « ?
L’allergologue prescrit des antihistaminiques à haute dose pour calmer le jeu des cellules en folie. Dans certains cas, un traitement avec de l’omalizumab, un médicament réservé initialement aux pneumologues, trouve son indication ici. À 183 euros la seringue pour un mois de traitement, il vaut mieux avoir une bonne mutuelle.
Chaud devant !
L’urticaire au froid n’est que l’extrémité visible que l’on voit de l’iceberg. Elle s’associe bien souvent à d’autres urticaires physiques : au chaud, à l’eau, à la pression, à l’émotion, aux vibrations.
Et la cryothérapie ?
C’est une méthode pour récupérer de la fatigue, éteindre des douleurs etc. auparavant utilisé par les sportifs entre deux compétitions. Récemment on nous promet que ça fait aussi maigrir. 🙂
La cryothérapie n’est pas du tout conseillée aux allergiques au froid !