Sortir sa moto au printemps pour de chouettes balades, quel beau programme. Mais, les pollens sont là. On peut être motard et allergique donc parfois ça se complique. Alors comment gérer?
Rouler ou se moucher..
La balade en deux-roues entre potes, c’est super cool. Mais avoir le nez bouché et les yeux qui pleurent pendant la saison pollinique l’est beaucoup moins. Renoncer à avaler les kilomètres, les virages de montagne, il n’en est pas question surtout quand il fait beau. On est tenté de relever la visière. Il existe tant de différents casques de protection. Le casque jet permet de sentir le vent… mais aussi de faire passer peut-être plus de pollens, surtout à grande vitesse.
La virée fantastique
La promesse d’une balade à moto, de profiter des paysages et de lieux inoubliables se profile. Choisir sa moto, la préparer pour le périple, faire son sac et ne rien oublier, ni ses cartes, ni son matériel c’est la base. Quand on est motard et allergique aux pollens, il faut ajouter parfois à cette liste quelques éléments qui permettent de profiter du voyage.
Se munir des applications de surveillance pollinique
Connaître les taux de pollens locaux grâce aux liens du web sur le sujet
Avoir à disposition un traitement médical adéquat à base d’antihistaminiques, de corticoïdes intra nasal, éventuellement de collyre et d’un traitement de l’asthme (si besoin).
Si possible avoir consulté un allergologue et entamé une désensibilisation sub linguale. Certes l’immunothérapie aux pollens d’arbres est encore en gouttes, donc un peu compliqué à balader pendant une longue virée. Mais pour des déplacements courts, vous apprécierez la différence. Pour les pollens de graminées, c’est beaucoup plus facile avec la forme comprimé prise en sublinguale et facilement transportable. Une condition, le premier comprimé est TOUJOURS pris au cabinet de l’allergologue
Sous l’oeil de Vincent.
Vincent est photographe. Il voyage régulièrement en deux roues et nous livre son témoignage.
« Ancien asthmatique et allergique aux pollens (mais j’ai été désensibilisé), je ne me rappelle pas avoir été embêté lors du printemps ou en été. En casque intégral, visière ouverte ou fermée, l’air circule beaucoup à l’intérieur du fait des aérations intégrées (plus ou moins efficaces selon les modèles). Un casque jet comme celui de Joseph est homologué (aucun casque ne peut être vendu en France sans l’être) mais protège forcément moins la face et la mâchoire. Il donne un plus grand sentiment de liberté mais est aussi beaucoup plus bruyant. Là tu es en contact direct avec les éléments.
Il existe des masques pour motards, qui sont en fait des déclinaisons des masques de vélos. Ils sont plutôt conçus comme des antipollutions, avec des filtres antiparticules fines voire des charbons actifs pour les odeurs et visiblement assez désagréables à porter. Ils tiennent chaud, sont « collants » et peuvent marquer la peau au vu des retours que je peux entendre ici et là.
Cela dit c’est très désagréable d’éternuer dans un casque , c’est salissant voir dangereux car ça oblige à fermer les yeux et ça n’arrive jamais au bon moment ^^ »
Et le masque de protection…..
Une idée à développer ?
Pour avoir rechercher des masques de protection s’affirmant efficaces pour les pollens, j’avoue que la pêche n’a pas été très fructueuse. En tout cas, pas question d’utiliser les masques de chirurgiens qui n’auront aucun effet. Plusieurs marques comme Respro,vogmask, R-Purnano ou à destination purement antipollution peuvent être proposés. Un bémol cependant, l’absence de publications médicales validantes sur le sujet de la filtration des pollens.
Avis des autorités sanitaires
L’ANSES (Agence Nationale Sécurité Sanitaire) a publié en mai 2018 un rapport sur « le bénéfice sanitaire attendu de dispositifs respiratoires antipollution ». Il y est spécifié que « Les cyclistes ou motocyclistes, les personnes sensibles telles que les personnes âgées ou atteintes de pathologies chroniques, les femmes enceintes, les enfants, les personnes allergiques, en particulier aux pollens ainsi que les voyageurs en partance pour des zones géographiques fortement polluées sont les cibles principales de ces produits. » Si l’efficacité antipollution n’est pas totalement prouvée, le seul paragraphe sur les pollens se résume à il y a peu d’études … Je cite « Concernant les pollens, une seule étude a été identifiée. Ses résultats indiquent une baisse de l’exposition avec le port d’un masque. Les limites évoquées précédemment concernant le faible effectif de participants et la formation des sujets nuancent la portée des résultats. »
Le choix bien évidemment du port d’un tel dispositif est individuel. L’ANSES rappelle cependant qu’il doit porter le sigle CE et avoir d’autres exigences retrouvé sur la page 14 de ce rapport. Il faut aussi rappeler que ces filtres captent les particules et non pas les substances se dégageant sous forme gazeuse.
Et donc…..
Chaque allergique a un seuil de réactivité plus ou moins bas. Certain(e)s même en moto ne seront pas géné(e)s. D’autres devront prendre leurs précautions (médicaments, désensibilisation, choix du moment de la balade). Le masque de protection est peut-être une solution à étudier même si pour l’instant la preuve réelle de son efficacité n’est pas totalement prouvée. Sa tolérance et son confort à plus ou moins long terme n’a pas l’air de faire l’unanimité. N’oubliez pas non plus le tour de cou et les lunettes de soleil.
Merci à Vincent et j’en profite pour saluer les amis motards de la Twittosphère. Ils se reconnaitront…
Photographie : rewalk.ro de Unsplash
Sources :