Qu’est ce que l’ambroisie ?
L’ambroisie est originaire d’Amérique du Nord. On l’appelle là-bas : herbe à poux.
Son nom scientifique est Ambrosia artemisiifolia et son nom vernaculaire ambroisie à feuille d’armoise.
Il s’agit d’une adventice (ou mauvaise herbe).
Il existe d’autres cultivars (d’autres variétés de la même famille) d’ambroisie : l’Ambroisie à épis lisses (Ambrosia psilostachva DC.) et l’Ambroisie trifide (Ambrosia trifida L.) en France métropolitaine.
Il s’agit d’une plante monoïque, c’est à dire qu’elle porte les deux sexes sur un même plant. C’est pourquoi elle se reproduit à très grande vitesse, elle n’a besoin ni du vent ni des abeilles pour être pollinisée.
L’ambroisie représente une réelle menace pour la biodiversité (elle prend la place de nos plantes locales) et une nuisance pour l’agriculture (elle réduit les rendements des récoltes).
La maitrise de la prolifération de l’ambroisie est aujourd’hui un objectif de santé publique. En effet, cette plante sauvage non autochtone provoque de graves allergies. les symptômes de la rhinite allergique, la conjonctivite allergique et de l’asthme allergique altèrent profondément la qualité de vie des personnes atteintes par cette allergie.
Certaines familles décident même de déménager, pour s’installer dans une région moins contaminée.
Où rencontre t-on l’ambroisie ?
L’ambroisie a colonisé le territoire en se propageant par la vallée du Rhône.
Voici la cartographie de la présence de l’ambroisie à feuille d’armoise en France, d’après une information du ministère des solidarités et de la santé. Il s’agit des données collectées entre 2000 et 2017 et publiées en 2018.
L’ambroisie trifide a été remarquée dans les départements de l’Ain, de l’Ariège, de la Haute-Garonne et du Vaucluse. Son implantation reste rare
L’ambroisie à épis lisses a été remarquée de façon isolée (déclaration de la présence de 3 à six pieds) dans les Bouches du Rhône, les Landes, l’Alsace. Son implantation est très très rare. L’ambroisie à feuille d’armoise est la plus commune et la plus problématique.
Comment identifier l’ambroisie ?
Voici une planche d’identification réalisée par le réseau Pollin’air en Lorraine.
Lorsque l’ambroisie est en pleine floraison, elle est reconnaissable à son extrémité en candélabre (comme des cierges sur un grand bougeoir).
La colonisation de l’ambroisie est rapide sur les sols nus et ouverts. En juin, on voit apparaitre des plantules qui ressemblent à de la roquette. En juillet, chaque pied forme une touffe assez large et haute (0,20 – 1,20 m). Une plante peut atteindre un grand développement en milieu riche et rester de taille modeste en milieu pauvre.
Ne confondez pas l’ambroisie avec l’armoise vulgaire ! Les feuilles d’ambroisie sont vertes recto verso, alors que l’armoise a le dessous des feuilles grises ou blanches.
Quand pollinise l’ambroisie ?
L’ambroisie est une plante sauvage problématique pour la santé car son pollen provoque de graves allergies.
La période pollinique commence à la mi-août mais parfois un peu plus tôt en fonction de la température et du niveau des pluies. La sécheresse va forcer la plante a se reproduire rapidement et donc à polliniser plus tôt.
En altitude, la pollinisation est un peu plus tardive.
Les dates sont aisément consultables sur la référence en surveillance aérobiologique le RNSA.
Les graines d’ambroisie sont viables entre 10 et 30 ans, ce qui impose une gestion des espaces à long terme.
Quels sont les symptômes de l’allergie à l’ambroisie ?
Dès que le taux de pollen atteint 5 grains par m³ d’air dans la semaine, les personnes sensibles peuvent déclencher des symptômes d’allergie.
L’allergie à l’ambroisie se manifeste par une rhinite allergique (nez qui coule ou qui se bouche), de la conjonctivite allergique (yeux qui picotent, larmoient et sont rouges), une trachéite allergique (toux fréquente, voix enrouée), de l’asthme allergique (obstruction des petites bronches, crise d’asthme aigu grave [AGG]).
Certaines personnes ont aussi de l’urticaire ou de l’eczéma ou encore un état de fatigue chronique et des troubles du sommeil.
Le syndrome pollen/aliment et l’ambroisie
À force d’être en contact avec l’ambroisie, les personnes allergiques à son pollen développent des allergies alimentaires. En effet, certaines protéines de l’ambroisie sont similaires à des protéines contenues dans les pêches, la pastèque, la courgette, la carotte ou le kaki.
Les symptômes associés sont alors des œdèmes des lèvres des démangeaisons dans la bouche et la gorge, un gonflement de la paroi buccale, en consommant l’un de ses aliments.
Comment lutter contre l’ambroisie ?
Les préfectures ont pris des mesures pour lutter contre l’ambroisie. La plupart ont diffusé un arrêté de lutte contre l’ambroisie avant sa floraison qui est obligatoire pour les propriétaires des terrains concernés. Il est important de signaler la présence de l’ambroisie au propriétaire du terrain et au maire de sa commune.
On peut arracher ou faucher l’ambroisie à partir de fin juillet (avant cette date la plante va repousser pour tenter de refaire des fleurs) et laisser à sécher sur place.
A partir de la mi-septembre, les plantes arrachées ou fauchées doivent être mises en sac puis incinérées.
Voici une vidéo que l’on trouve sur Signalement Ambroisie
On peut participer à la cartographie annuelle de l’ambroisie en déclarant sa présence sur une carte collaborative et citoyenne.
Depuis 2011, le Comité Parlementaire de suivi du risque Ambroisie a été constitué. Il est présidé par Dino CINIERI, Député de la Loire, Conseiller Régional Auvergne-Rhône-Alpes. Ce comité est un trait d’union entre les attentes des citoyens perçues en circonscription et les moyens déployés par les autorités sanitaires et environnementales. L’objectif de ce comité est de :
• sensibiliser le grand public et les décideurs aux espèces envahissantes
• valoriser les bonnes pratiques de lutte
• se faire l’écho des actions menées sur le terrain