Voyager en avion lorsqu’on est atteint d’asthme sévère nécessite de l’anticipation. En effet les cabines pressurisées sont appauvries en oxygène ce qui rend la respiration des asthmatiques sévères et des insuffisants respiratoires pénibles. Quand l’angoisse s’ajoute, tout peut vite dégénérer et faire d’un voyage en avion un cauchemar en cabine.
Asthme sévère : ne pas surestimer ses capacités
En France, environ 5 à 10 % des personnes asthmatiques sont atteintes d’asthme sévère, soit environ 60 000 personnes (6 % des adultes et 10 % des enfants de moins de 10 ans).
Souffrir d’une affection pulmonaire ne doit pas empêcher de voyager. Pour autant certaines disposition sont importantes avant de prendre l’avion.
Si l’asthmatique n’a jamais pris l’avion, la première chose à faire est de parler à un professionnel de santé. Il y aura peut-être des examens complémentaires à faire alors, autant s’y prendre tôt. Selon les résultats le voyageur aura peut-être besoin d’oxygène ou de médicaments supplémentaires à avoir avec soi.
Oxygène en vol
Dans un avion, la teneur en oxygène de l’air en cabine est réduite par rapport à l’air extérieur normal au sol. De ce fait, le taux d’oxygène dans le sang baisse. Pour les personnes en bonne santé pas de problème, c’est une variable mineure. Mais pour les personnes souffrant d’asthme sévère ou de BPCO cela peut occasionner des malaises. Un complément d’oxygène maintient le taux d’oxygène dans le sang et garantit la sécurité du patient. Si ce dernier utilise déjà de l’oxygène, il devra peut-être augmenter le débit.
L’épreuve d’hypoxie est-elle nécessaire quand on a de l’asthme sévère ?
L’épreuve d’ypoxie est un test d’aptitude à voyager en avion. On ne vous demande pas de savoir piloter, juste de respirer dans un masque facial pendant 20 minutes puis on mesure le niveau d’oxygène dans le corps avec un oxymètre (un rayon lumineux sur le doigt). Si le taux est en dessous du niveau recommandé, un test sanguin complète l’épreuve. Le médecin décidera alors ou pas d’un complément d’oxygène en vol.
Oxygène thérapeutique en avion
Vous n’avez pas franchit l’épreuve avec succès, vous avez besoin d’oxygène complémentaire. La politique de chaque compagnie aérienne est variable. Certaine fournissent l’oxygène (qu’il faut souvent payer). D’autres vous autorisent à prendre un concentrateur d’oxygène portable ( COP approuvé par la Federal aviation administration FFA). Dans tous les cas, il faut remplir un formulaire et avoir un certificat médical vous autorisant à voyager en avion selon telles dispositions.
Je n’ai pas besoin d’oxygène supplémentaire, alors c’est la fête ?
Humm , pas tout à fait. Une patient asthmatique sévère a souvent un asthme mal contrôlé et un voyage en avion n’est pas à prendre à la légère. Les cabines d’avion comportent une quantité d’allergènes susceptibles d’amorcer une crise d’asthme aiguë. Le niveau de stress est aussi un facteur déclenchant parmi ceux que nous vous citons ci-dessous :
- Les vaporisateurs ménagers qui servent à désodoriser les habitacles entre deux embarquements/débarquements.
- Les sièges et moquettes bourrés d’acariens
- Les eaux de toilette des passagers
- la présence d’arachide durant le vol
Voyage en avion, stress et asthme
Les aéroports sont immenses, les toilettes toujours très éloignées du lieu d’embarquement… en bas d’un sempiternel escalator en panne qu’il faudra remonter … le stress du voyage est un facteur dépréciant important pour l’asthmatique sévère. Alors pensez à prendre des marges de sécurité partout :
- Faire pipi avant d’en ressentir le besoin.
- Manger et boire avant d’en ressentir le besoin.
- Avoir ses documents d’identité, de voyage, médicaux à portée de main en deux gestes maxi ( 1. mon sac en bandoulière pivote devant moi, 2. j’ouvre la fermeture : c’est là). Il n’y a rien de pire que de chercher dans les 4 soufflets d’un bagage cabine dix fois de suite parce qu’on ne reconnait plus rien.
- Avoir ses médicaments d’urgence à portée de main.
- Avoir une batterie chargée à fond pour son COP ou PPC-VS.
- Avoir une carte européenne d’assurance maladie (demande gratuite sur votre compte Ameli)
- Se renseigner sur le taux de pollution atmosphérique de la ville d’arrivée.
- Mettre des chaussettes de contention pour permettre une meilleur circulation du sang et donc une meilleure oxygénation des organes.
Et surtout se réjouir avec plaisir de cette nouvelle aventure abordée avec sérénité et sécurité !
Photographie :
Sources
Prendre également en compte les décalages horaires pour les prises médicamenteuses..
Exact ! Mais comment fait on alors ? j’habite Paris et je pars 3 semaines à New-York, est ce que je risque de dérégler mon traitement de fond ?