Partager la publication "Allergiques, la DGCCRF permet la valse des recettes mais pas des étiquettes"
Bon bon bon. un vrai faux problème que celui là, qui ne craint pas dans la forme mais qui interroge sur le fond.
Compte-tenu des tensions sur le marché liées à la crise du Coronavirus les opérateurs du secteur alimentaire sont susceptibles d’être confrontés à des difficultés d’approvisionnement les conduisant à modifier leurs recettes, sans possibilité de corriger rapidement leurs étiquetages.
22 mai 2020-DGCCRF
D’abord au sein de l’équipe d’Oasis Allergies on s’est étranglé. ET puis on s’est dit que l’organisme qui contrôle et punit les professionnels de l’agro-alimentaire à la moindre incartade, qui est honnis par la quasi totalité des métiers de bouche, n’avait pas pu commettre de légereté.
Une dérogation prudente
La DGCCRF a édité un site spécifique pour informer les consommateurs des dérogations d’étiquetage consenties aux opérateurs du secteur alimentaire dans le contexte de la crise du Covid-19.
Nous avons soigneusement épluché ce site. Et on a poussé un gros OUF. Les changements de recettes ne concernent, dans la majorité des cas, que des changements d’ingrédients dont l’origine a changé.
Pas de quoi crier au scandale
Alors oui, découvrir que l’origine du sucre n’est pas l’Amérique du Sud mais l’Amérique centrale. C’est embêtant. Que l’origine des cerises du clafoutis Auchan est inconnue aussi.
Alors on peut toujours faire le buzz à grand renfort de communiqué de presse en faisant le sémaphore. (suivez mon regard).
Nous on a fait joué notre carnet d’adresses en sous-marin.
La DGCCRF s’était engagée et avait férocement averti dès la mise en place des dérogation d’étiquetage il y a 15 jours : pas question de mettre en péril la vie des consommateurs, allergiques ou pas allergiques. Donc les changements de recette ne pouvaient de toute façon pas concerner les allergènes à déclaration obligatoire, de sûr. On peut les enlever (la lécithine de soja devient de la lécithine de tournesol) mais pas en rajouter.
Et pour les allergènes à déclaration non obligatoires ?
Pour les allergènes qui ne sont pas sur la liste ADO, on s’est reposé des tonnes de questions. La farine de pois, au lieu de la farine de lupin ? du lait de chèvre au lieu de lait de bufflonne dans la mozzarella ? Oui, oui, pourquoi pas ?C’est que le problème de fond n’est pas si vain. Lire les étiquettes permet aux allergiques alimentaires en général de savoir où ils vont. Mais comme il s’agit de faire se relever tout un pays, des décisions sont prises. des choix sont faits. Avec l’intime et précieuse conviction qu’on fait « le moins néfaste possible ». Primo non nocere. On entend.
Un site transparent sur déclaration volontaire
La DGCCRF a mis en place un site internet consultable qui liste tous les produits qui sont dans le cas d’un changement de recette sans changment d’étiquette.
C’est sûr qu’il ne faudrait pas que ça dure, qu’il ne faudrait pas que le service qualité des industries agro-alimentaires se mettent a carrément ne plus mettre à jour les étiquettes… à fourrer de la cacahuète en cachette dans les lasagnes… On vous passe tous les scénarios cauchemardesques des allergiques alimentaires.
On garde la tête froide, on s’informe, Oasis Allergies vous rappelle son manifesto :
Produire des informations sourcées, analysées et les partager pour être accessibles aux personnes allergiques et leur famille.
Lien plus qu’utile
site de la DGCCRF et la liste des denrées dont les recettes ont changé et pas l’étiquetage
Illustration : Freepik