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Pollution de l’air intérieur : 5 conseils pour améliorer son environnement

Allergologue,insatiable curieuse et passionnée, j'écris sur l'allergie classique et insolite. J'aime livrer des infos accessibles pour tous et soulager le quotidien des allergiques. Mon dernier ouvrage s'intitule "Les nouvelles allergies comment les reconnaître " aux éditions du Rocher.
Pollution de l’air intérieur : 5 conseils pour améliorer son environnement Posted on 14 septembre 2021Leave a comment
Allergologue,insatiable curieuse et passionnée, j'écris sur l'allergie classique et insolite. J'aime livrer des infos accessibles pour tous et soulager le quotidien des allergiques. Mon dernier ouvrage s'intitule "Les nouvelles allergies comment les reconnaître " aux éditions du Rocher.

Nous passons la majeure partie de notre vie dans notre domicile. Sans s’en rendre compte, une pollution invisible s’installe dans nos maisons. Elle provient aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur, par des émissions liées au bâtiment et à nos propres activités, comme le choix de  nouveaux agencements. Cependant allergiques ou asthmatiques doivent savoir choisir leurs matériaux de construction, de décoration ou d’ameublement et les produits domestiques pour minimiser le risque de réactions à des émissions de polluants chimiques tels que les  composés organiques volatils(COV). Fabien Squinazi , a accepté de nous donner quelques principes pour limiter les dégâts de cette potentielle pollution de l’air intérieur. Ce spécialiste passionné, médecin biologiste , officie entre autres en tant que vice président de la commission spécialisée « risques liés à l’environnement » du Haut Conseil de la Santé Publique

L’air que l’on respire

Si l’on a tendance à parler souvent de la pollution de l’air extérieur,dont une fraction pénètre à l’intérieur selon l’emplacement du bâtiment,n’oublions pas de nous pencher avec intérêt sur celle générée dans l’habitat. En réalité, le tabagisme ,les produits ménagers ou de bricolage contaminent les pièces de vie. Il en va de même pour les parfums d’ambiance comme les bougies parfumées, les bâtons d’encens ou les huiles essentielles . À cela s’ajoutent les substances livrées par les différents éléments de décoration ou d’aménagement.

Un maitre mot , AÉRATION

Posons le postulat qu’il ne faut pas chercher midi à 14 heures en matière de prévention. Dans ce domaine donc, pas question d’ écouter les sirènes de publicités de matériaux ou produits soit-disant dépolluants qui vident le portefeuille sans obtenir l’effet escompté.

Un premier message comme nous le rappelle F. Squinazi, c’est AÉRER plusieurs fois par jour toutes les pièces de son  domicile,. Cette action vise à renforcer, l’action de la VMC ( ventilation mécanique controlée) ou bien des grilles d’aération des constructions anciennes. De plus, il est toujours recommandé d’ouvrir ses fenêtres matin et soir,pour éliminer les polluants qui s’accumulent , lorsque l’on s’absente. Cependant en ces temps troublés dus au coronavirus Covid-19, les limitations répétées des déplacements  et la mise en place du télétravail bousculent nos habitudes avec une présence plus conséquente au domicile.

Il s’agit alors de renouveler l’air intérieur plus fréquemment au cours de la journée, cela d’autant plus au moment de l’utilisation de produits d’entretien » spécifie F Squinazi. Nul besoin d’entamer la quête de la solution la plus décapante et encore moins si elle est parfumée. Restons sobres dans le choix de nos courses.  » Pour le ménage,mieux vaut opter pour un chiffon microfibre ou un tissu en coton légèrement imbibé d’eau et de savon » indique le spécialiste. De fait, ils captent la poussière sans libérer de COV contrairement à tous ces liquides ou sprays proposés ».

Faire le ménage en douceur

Un autre principe, avant d’envisager des tentatives de dépollution, est de limiter au maximum les sources polluantes de toutes natures. En effet, nul besoin d’utiliser des produits d’entretien qui « sentent bons ». Ainsi, il est acquis, par exemple, que les substances parfumées à base de terpènes comme le limonène odeur de citron ou le pinène (odeur de pin)   interagissent avec d’autres COV libérant ainsi secondairement du formaldéhyde,un gaz très irritant » explique le Dr Squinazi. Quant aux isothiazolinones, attention aux manifestations respiratoires asthmatiques ou eczéma de contact qu’ils peuvent engendrer.. La lecture des formulations des produits est très compliquée pour tout un chacun. Malheureusement, pour l’instant aucune réglementation digne de ce nom sur un étiquetage réglementaire n’existe. Le consommateur, doit se contenter des différents labels actuels.

  • Comme l’explique F Squinazi ,  » les produits faits maison ne sont pas mieux. Il est judicieux d’éviter d’associer le vinaigre blanc ou bicarbonate de soude avec quelques gouttes d’huiles essentielles ». Ce mélange, facteur non négligeable de pollution de l’air intérieur est plutôt explosif. Il représente une source de facteurs irritants pour les voies respiratoires des asthmatiques et allergiques.

Il est déconseillé d’associer les produits d’entretien. En effet,  si on en utilise plusieurs, les effets polluants s’additionnent. À cela s’ajoute, le risque de libération de substances secondaires  résultant de leurs interactions chimiques .

L’acide formique

Le formaldéhyde ou acide formique reste l’un des COV les plus présents dans l’air intérieur. Il va de soi que ce produit très inflammable, est un véritable poison pour le système respiratoire et la peau. Pour commencer , ce polluant irrite les voies aériennes mais il participe au développement de cancers de la bouche , des sinus ou de leucémies .

Ce polluant se cache dans de nombreux matériaux d’aménagement intérieur,même si la règlementation européenne limite les concentrations d’émissions des produits libérateurs de formaldéhyde. En effet, c’est le cas pour les résines utilisées dans les bois agglomérés, les contreplaqués, les lamelles coupées. Il en va de même en ce qui concerne les colles employées dans la fabrication de cloisons, de plafonds, de planchers et de meubles neufs. N’oublions pas certaines peintures, les vernis pour parquet, les moquettes, certains textiles et les produits de vitrification du plancher. Ces produits en font un polluant principal de la maison, souvent associé à d’autres aldéhydes et COV.. 

Depuis l’arrêté du 19 Avril 2011  consolidé au journal officiel en février 2012, un nouvel étiquetage est mis en place pour les produits de construction ou de revêtement de mur ou de sol et des peintures et vernis  . Il concerne les dix COV  les plus souvent représentés dans ces produits dont le formaldéhyde . Le niveau d’émission de ces polluants utilisés lors de travaux s’exprime en µg/m 3. Sur chaque boite de produit  récent apparaît un sigle allant de A+ (le moins polluant) à C (forte émission).

A+ mais attention.

Comme le stipule le médecin biologiste , à juste titre, » l’étiquetage A+ est une indication d’émission de polluants chimiques qui fait partie désormais du packaging de tous les produits de décoration et de construction ». Cependant, on constate un petit bémol car, comme il le précise  » ce n’est pas un gage de sécurité sanitaire. En effet, la mesure des émissions des COV concernés se fait dans une chambre d’essai, 28 jours après le dépôt du produit. Il concerne donc l’exposition chronique aux polluants émis . Il en ressort qu’aucune évaluation n’est effectuée dans la première semaine d’utilisation et peut donc induire en erreur le consommateur. ». Et d’ajouter « L’information A+ ne protège pas des effets sanitaires immédiats. D’autant plus que si on n’aère pas de suite, les COV émis en grande quantité se déposent sur d’autres supports. Les polluants vont alors être émis secondairement et progressivement ».

Vous pouvez retrouver deux chapitres rédigés par Fabien Squinazi, dans « la qualité de l’air pour les nuls »

Présentation youtube de Fabien Squinazi Septembre 2021

illustration gpstudio pour Freepik

Allergologue,insatiable curieuse et passionnée, j'écris sur l'allergie classique et insolite. J'aime livrer des infos accessibles pour tous et soulager le quotidien des allergiques. Mon dernier ouvrage s'intitule "Les nouvelles allergies comment les reconnaître " aux éditions du Rocher.

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