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Cosmétiques et chlorhexidine, un curieux mariage

Allergologue,insatiable curieuse et passionnée, j'écris sur l'allergie classique et insolite. J'aime livrer des infos accessibles pour tous et soulager le quotidien des allergiques. Mon dernier ouvrage s'intitule "Les nouvelles allergies comment les reconnaître " aux éditions du Rocher.
Cosmétiques et chlorhexidine, un curieux mariage Posted on 8 décembre 2023Leave a comment
Allergologue,insatiable curieuse et passionnée, j'écris sur l'allergie classique et insolite. J'aime livrer des infos accessibles pour tous et soulager le quotidien des allergiques. Mon dernier ouvrage s'intitule "Les nouvelles allergies comment les reconnaître " aux éditions du Rocher.

Un récent communiqué de l’ANSM pointe du doigt l’utilisation trop fréquente de l’antiseptique chlorhexidine. Il s’agit de limiter le risque de sensibilisation et d’anaphylaxie qu’elle peut engendrer. Il concerne surtout la conduite à tenir dans le domaine médical. Cependant, d’autres sources sont à évoquer comme les cosmétiques . En effet la chlorhexidine fait partie de plus en plus des ingrédient en tant que conservateur. . Avec le Dr Céline Couteau, spécialiste en cosmétologie, nous allons décrypter les principes de cette association !

Antiseptique et cosmétique, vous avez dit bizarre!

Dr Catherine Quéquet : Dr Couteau en 2018 vous publiez  » LA CHLORHEXIDINE, LAISSONS-LA DANS L’ARMOIRE À PHARMACIE ! » (1). Dans ce texte, vous attirez l’attention du lectorat sur la quasi omniprésence de cet antiseptique à large spectre dans un grand nombre de produits cosmétiques. Il fait partie d’une liste spécifique.

Dr Céline Couteau: « Oui, on en retrouve logiquement et souvent dans les produits d’hygiène bucco-dentaire. En effet, la chlorhexidine constitue un actif anti-biofilm d’intérêt. Elle est présente dans certaines gammes cosmétiques en remplacement par exemple des parabens.

Du point de vue réglementaire, cet antiseptique se retrouve en Annexe V du Règlement (CE) N°1223/2009 (Liste des agents conservateurs admis dans ls produits cosmétiques). Sa concentration se limite à 0,3 % sans restriction d’emploi c’est-à-dire pour tout public. Cela est vrai que le produit soit rincé ou non.« 

Trop de contacts répétés

Dr Catherine Quéquet : Récemment l’ANSM (2) délivre des conseils pour éviter une augmentation des phénomènes allergiques parfois sévères. Mais si l’on additionne l’application de plusieurs produits cosmétiques contenant ce conservateur à visée bactéricide, le risque existe également.

Dr Céline Couteau: « Il faut, effectivement, tenir compte de cet usage dans les cosmétiques. En effet la chlorhexidine est retrouve aussi bien dans un cold cream pour bébé que dans un lait hydratant tout public ou dans un shampooing lissant ou un après-shampooing démêlant. »

Dr Catherine Quéquet: Une rapide recherche sur le net montre que de nombreuses gammes sont concernées.

Dr Céline Couteau : Un grand groupe industriel de la cosmétique a installé cette habitude d’incorporer cet ingrédient dans la composition de ses différentes gammes. Ensuite d’autres lui ont emboîté le pas. En conséquence, au quotidien on utilise dans ses soins de beauté de la chlorhexidine sans en avoir forcément conscience. Il faut impérativement désormais consulter de façon plus attentive les étiquetages.

Les conservateurs

Dr Catherine Quéquet : Les conservateurs sont souvent mis sur la sellette

Dr Céline Couteau : Absolument ! Et pourtant ce sont des ingrédients indispensables si l’on veut éviter la prolifération des micro-organismes dans les produits cosmétiques. S’il en existe une cinquantaine de réglementés ils ne sont pas tous aussi recommandables. On citera par exemple les générateurs de formol, la MIT (methylisothiazolinone)… à éviter ! 

Dr Catherine Quéquet : Pour conclure nous pouvons ajouter que toute réaction allergique de type I (urticaire, angiooedème, anaphylaxie) ou de type IV ( eczéma de contact ) avec la chlorhexidine nécessite un bilan allergologique. Les tests cutanés, selon le mécanisme en cause sont effectués à distance de l’épisode aigue ( au moins 4 à 6 semaines après l’anaphylaxie par exemple)

Références

(1) article la chlorhexidine, laissons là dans l’armoire à pharmacie

(2) communiqué ANSM

Photo : Freepik

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