Allergiques aux moisissures rebellez-vous : le syndrome du sapin de Noël ne passera pas par vous. Mais au fait, quel est cet étrange mal qui guette les asthmatiques au moment des fêtes de fin d’année ?
Crise d’asthme et yeux larmoyants
Le syndrome du sapin se manifeste de façon souvent spectaculaire. Dès que le sapin de Noël entre dans la salle à manger, l’allergique éternue, se frotte les yeux et laisse tomber les délicates boules scintillantes avec fracas. L’allergie est là, avec son cortège d’éternuements en salve, sa crise d’asthme plus ou moins sévère, mais toujours angoissante. On constate aussi des démangeaisons sur les mains pour peu qu’on ait manipulé le roi de la forêt.
Monter dans sa voiture (qui a transporté le sapin !) devient soudain pénible et un nettoyage soigneux s’avère nécessaire.
Un nuage de moisissures
L’équipe du docteur Kurlandsky du Département de
Pédiatrie à l’Université médicale Upstate, Syracuse à New York,
s’est penché sur le problème il y a quelques années, après avoir constaté une augmentation des hospitalisations pour asthme sévère une semaine avant et une semaine après le 25 décembre. Après mise en culture de toutes les particules présentes sur un échantillon de plusieurs conifères enguirlandés, les moisissures n’ont pas manqué de fleurir sur les boites de Pétri dont Aspergillus, Penicillium, Cladosporium et Alternaria. Le quatuor coupable du syndrome du sapin. Mais ce n’est pas fini : et l’eczéma sur les mains, ce sont les moisissures aussi ?
Le trium viral des conifères
Les conifères de nos forêts sont des arbres vivants avant de décorer nos salons. Ils contiennent de la sève, ou oléorésine. Les allergiques au baume du Pérou, à la la colophane ou aux terpènes peuvent développer un eczéma de contact en manipulant et en décorant le sapin de Noël. Des gants sont alors une protection efficace.
Une réaction allergique peut aussi être associée aux produits de conservation aspergés sur les sapins ou à la neige artificielle et ouateuse dont on les recouvre.
La morale de l’histoire du sapin de Noël
Le syndrome du sapin existe, il est référencé et étudié mais il s’agit de ne pas diaboliser l’arbre qui cache la forêt : si un allergique aux moisissures a des difficultés respiratoire chez vous au moment des fêtes, il vous alerte peut-être de la présence d’un foyer contaminé dans la maisonnée : remontées capillaires, fuite d’eau sous l’évier, ou au coin de la toiture, salle de bain sans ventilation. Bref, un ménage soigneux et une surveillance des points d’humidité reste toujours nécessaire.
On peut aussi doucher son sapin avant de le placer dans son salon pour éliminer les conservateurs (c’est pas pratique).
Ou opter pour un sapin artificiel, un arbre de Noël en carton, un bouquet de branches, une construction en bouteilles en plastique, une silhouette en tôle, etc. Les designers se sont depuis longtemps penché sur cette décoration incontournable de la fin décembre.
Illustration : Freepik
Sources : Lawrence E. Kurlandsky et all – Identification of mold on seasonal indoor coniferous trees – Annals of allergy astham & immunology – Volume 106, Issue 6, Pages 543–544