Partager la publication "Vacciner mon enfant allergique contre le Covid-19, une bonne idée ?"
Mon enfant est allergique à un tas de choses anodines qui importent peu à un maximum de personnes. Du pollen de bouleau, au plantain (qui sait ce que c’est que du plantain ??). Il est allergique au chat, au kiwi, à la noisette, à un antibiotique contre les otites qui le rendent rouge cramoisi et vomissant. Mon enfant est allergique parce dans la famille, on est tous allergiques modérés. Mais nous, on est des adultes. A 4 mois, mon gamin était déjà couvert d’eczéma atopique. Depuis le temps que j’arpente les services d’allergologie qui suivent cette maladie chronique j’ai bien compris que l’allergie c’est un problème de système immunitaire qui part en vrille car hypersensible. Alors le faire vacciner contre le Covid, franchement j’hésite.
La maman de Théo 13 ans
La parole au Dr Philippe Auriol, qui écrit régulièrement des articles pour informer les allergiques et leurs familles
« Le système immunitaire de mon enfant n’est pas solide à cause de ses allergies. Le vacciner contre le covid c’est risqué »
Dr Philippe Auriol : C’est exactement l’inverse : quand on est allergique, on souffre d’une immunité très forte mais inadaptée. Être allergique pousse à réagir trop fort à des substances qui ne sont pas dangereuses. Faire le vaccin contre la Covid pour un allergique c’est améliorer ses chances pour que cette rencontre avec les protéines du virus se passe au mieux.
« Il est allergique à un médicament déjà, un vaccin c’est un médicament »
Dr Philippe Auriol : Oui et effectivement certains médicaments partagent entre eux des constituants. S’il y a un doute sur une allergie médicamenteuse mal établie il faut voir un allergologue pour vérifier avant qu’il n’y a pas de prise de risque inutile.
« Est-ce qu’on a testé ce vaccin sur des enfants de 12 ans avant de l’autoriser aux mineurs ? »
Dr Philippe Auriol : Avant d’autoriser la commercialisation et l’usage massif d’un médicament, il faut effectivement passer par des phases de tests. Ce vaccin a été très largement testé, bien plus que ceux de la rougeole ou du tetanos avant leur commercialisation. Son rapport bénéfice/risque est très favorable.
« Je viens de vacciner mon fils contre le papillonavirus, est-ce que ça ne va pas faire un mélange ? »
Dr Philippe Auriol : Non. Chaque jour, votre système immunitaire apprend à se défendre contre des centaines de molécules nouvelles issues de multiples micro-organismes avec lesquels nous cohabitons. La vaccination en rajoute quelques unes, un deuxième vaccin encore un peu plus. À deux mois de vie, en France, les enfants reçoivent des vaccins avec des molécules de sept microbes différents. Avec succès et sans effet secondaire important.
« De toute façon les enfants ne sont pas une population à risque, pourquoi les vacciner ? »
Dr Philippe Auriol : D’abord parce qu’une vaccination fonctionne en empêchant l’épidémie de se propager : empêcher les enfants d’être des diffuseurs d’infection est d’une grande aide. Ensuite parce que plus l’épidémie va durer, plus le virus va se modifier. Il va s’adapter et probablement que de nouvelles souches arriveront alors avec une gravité différente dans les différentes populations et donc peut-être grave alors pour les enfants. Pour éviter ce futur, nous devons vacciner non seulement les enfants mais tous les habitants de la planète. L’OMS le rappelle sans cesse.
« J’ai l’impression d’être la seule à vouloir faire vacciner mon enfant ! »
Dr Philippe Auriol : En France, à la mi-juillet, environ 1,6 million de jeunes de 12 à 17 ans ont reçu une première injection. Soit 30% de la tranche d’âge. Pour rappel, l’ouverture de la vaccination à cette population est effective depuis le 15 juin. Ainsi, le fait d’atteindre les 30% en un peu plus d’un mois représente une des croissances les plus importantes pour l’ouverture d’une classe d’âge à la vaccination. On a l’impression que personne ne veut faire vacciner son enfant parce que les manifestation de chaque samedi sont bruyantes avec beaucoup de personnes ensemble en une seule fois. Mais finalement, il y plus de parents qui font vacciner leur enfant sans polémique et en confiance que de personnes qui manifestent contre les vaccins. (320 000 manifestants sur toute la France le 7 août contre 1 600 000 jeunes déjà vaccinés). Il y a 5 fois plus de jeunes de 12-17 ans vaccinés que de personnes, tout âge confondu, à manifester contre le vaccin anti covid. 30% de vaccinés déjà avant la rentrée, c’est encore deux enfants sur trois à vacciner : bien souvent c’est parce que ce n’était pas « pratique » : en vacances, parents séparés, etc. Le résultat c’est que dans la classe de votre enfant, il y a encore à la rentrée deux tiers de non vaccinés, pas opposés forcément, mais pas encore vaccinés.
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