Partager la publication "Tout savoir en cosmétologie et cosmétiques avec un nouvel enseignement"
En 2023, deux universitaires de Nantes spécialisées en cosmétologie: le Pr Laurence Coiffard et Céline Couteau maitre de conférence ont mis en place un nouvel enseignement ouvert aux professions de santé désireuses de se perfectionner dans ce domaine. Le Docteur Laure Bellange, allergologue, nous explique les avantages de cette formation dont elle a obtenu le diplôme avec succès. Une nouveauté s’annonce pour 2024, l’enseignement se fera en présentiel et distanciel pour permettre un accès plus large.
Une nouvelle corde à son arc
Crédit photo : Dr Laure Bellange
Dr CQ : Dr Bellange ,comment avez vous eu connaissance de l’existence de ce diplôme ?
Dr LB : J’ai appris la connaissance de ce DU (Diplôme universitaire ) via les réseaux sociaux. L’ANAFORCAL (association nationale de formation continue en allergologie) et l’AJAF ( Association des jeunes allergologues de France) ont fait des stories et publications présentant ce nouveau DU l’été dernier.
Dr CQ: L’allergie aux cosmétiques fait partie des motifs de consultation en allergologie. Quelle part représente-t-elle dans votre activité ?
DR LB :L’allergie cutanée représente environ 20% de mes consultations. Parmi celles-ci, les cosmétiques sont très fréquemment imputables. C’est un motif de consultation plutôt de la femme adulte. La plupart du temps, elles viennent me voir avec leur sac rempli de tout ce qu’elles appliquent sur la peau et qu’elles pensent être responsables de leur allergie. A moi de faire l’enquête et de trouver le ou les coupables. Il arrive qu’on voit aussi des hommes ou des enfants. Dans ce cas, les cosmétiques sont parfois mis en cause directement par les patients quand le lien de cause à effet est évident. Mais souvent, on a aussi des cas d’allergie aux cosmétiques qu’utilisent leur conjoint ou leur parent, par un contact indirect.
Motivée
Dr CQ : Qu’est ce qui vous a poussée à envisager de participer à ce diplôme ?
Dr LB: J’ai toujours aimé la cosmétologie. Nous n’avons aucune formation durant notre cursus d’allergologue.
À chaque GERDA*, la session d’allergo-cosmétologie me fascine mais reste un peu abstraite pour moi. Beaucoup de notions ne sont pas très claires pour les non-initiés. Il est aussi difficile de comprendre certains liens sans avoir les bases de chimie organique ou de règlementation. De plus, au cabinet, je vois beaucoup de patients qui consultent pour des pathologies en lien avec leurs cosmétiques.
Je n’ai pas toujours de réponse claire ou de conseil à leur apporter pour leur dire d’éviter tel ou tel produit. J’ai toujours voulu gagner en compétences dans ce domaine pour le côté intellectuel, mais aussi pour le côté pratique dans mon travail au quotidien. Quand j’ai vu l’annonce de la création de ce diplôme, je n’ai pas hésité et j’ai immédiatement envoyé ma lettre de motivation et rempli le formulaire d’inscription.
Le GERDA (Groupe d’Etudes et de Recherche en Dermato-Allergologie ) présente chaque année sur plusieurs jours son programme scientifique. Pour cette année 2023, la 44 ème édition se déroule à Rouen le 28 et 29 septembre 2023
Un enseignement riche
Dr CQ:Pouvez-vous nous expliquer les compétences supplémentaires acquises?
Dr LB : J’ai acquis énormément de connaissances pendant cette année de formation. D’une part, j’ai beaucoup appris sur la partie réglementaire qui encadre les cosmétiques. On se rend compte de tous les « pièges » marketing et de toutes les notions fausses et allégations mensongères qui circulent. Cela permet un regard plus critique sur les produits que l’on vient me présenter au cabinet ou ceux que je peux utiliser pour moi en tant que cliente.
D’autre part, j’ai assimilé beaucoup d’informations sur la partie formulation des produits. Maintenant, je sais décrypter une étiquette. Je peux remarquer rapidement s’il y a la présence d’ingrédients controversés. Je peux aussi voir si le produit correspond réellement à ce qu’il prétend être. Pour les patients, cela permet en premier lieu d’être plus pertinente dans mon anamnèse et l’analyse de ma sémiologie. En second lieu, cet enseignement permet d’apporter des arguments solides pour leur proposer un cosmétique ou au contraire pour leur conseiller d’en éviter un autre.
Dr CQ: Est ce que ce DU va modifier votre approche de ces pathologies liées aux cosmétiques en pratique courante ?
Dr LB : Oui, l’obtention de ce DU va modifier mon approche dans l’eczéma de contact et les autres pathologies liées aux cosmétiques. J’ai acquis une expertise, qui me permet de faire rapidement le lien entre différents ingrédients. Maintenant, j’ai des automatismes. Je vais penser à certains allergènes ou irritants plus facilement. Et je vais mieux pouvoir traiter et conseiller mes patients.
En conclusion
Dr CQ :Conseillez -vous à des collègues de s’inscrire?
Dr LB: Oui, je conseille à mes confrères de s’inscrire à ce DU. On est peu nombreux, les professeurs Laurence Coiffard et Céline Couteau sont très accessibles et à notre écoute. Je faisais partie de la première promotion et elles ont tenu compte de nos retours sur la formation afin d’améliorer le fond et la forme pour l’année prochaine.Sur le fond, on découvre un tout nouveau monde, fascinant et insoupçonné. On ressort de cette formation beaucoup moins naïf sur le sujet et plus critique sur cette industrie qui est omniprésente. Avec le diplôme en poche, je fais des choix beaucoup plus éclairés sur mes recommandations et sur mon utilisation personnelle.
Renseignements
En 2023 : plusieurs médecins , une pharmacienne et une préparatrice en pharmacie inscrit (e)s. 100% de réussite
Pour s’inscrire, se connecter sur le site de Pharmacie.Université de Nantes
Sites des organisations citées dans le texte
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