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Anaphylaxie au vaccin contre la covid-19 : surtout les femmes

Journaliste, j’ai un goût prononcé pour les domaines de l’alimentation et de la santé avec une spécialité dans les sciences du vivant. L'allergie est une longue histoire dans ma vie, une planète sur laquelle j'écris, sur laquelle je vis, depuis 17 ans maintenant.
Anaphylaxie au vaccin contre la covid-19 : surtout les femmes Posted on 25 janvier 20211 Comment
Journaliste, j’ai un goût prononcé pour les domaines de l’alimentation et de la santé avec une spécialité dans les sciences du vivant. L'allergie est une longue histoire dans ma vie, une planète sur laquelle j'écris, sur laquelle je vis, depuis 17 ans maintenant.

L’anaphylaxie au vaccin contre la covid-19 de Pfizer ou Moderna commence a être bien référencée. On remarque que les femmes sont en première ligne dans les réactions allergiques sévères ou modérées.

Les femmes plus exposées aux effets indésirables

Les femmes sont plus susceptibles que les hommes de souffrir d’effets secondaires indésirables aux médicaments. Une recherche de l’UC Berkeley et de l’Université de Chicago(2) suggère que les doses de médicaments sont historiquement basées sur des essais cliniques menés sur des hommes . La plupart des médicaments approuvés par la FDA génèrent une concentration sanguine plus élevée chez la femme. Et des temps d’élimination plus longs. L’étude de Berkeley souligne que pour un même dosage de médicament parmi une liste de 86 produits, 90 % des femmes font l’expérience d’effets secondaires plus graves. En clair le dosage unique étant basé sur celui d’un homme, il ne correspond pas forcément aux femmes. Pour finir de semer le trouble dans le cas qui nous occupe, on a bien conscience que l’allergie n’est pas un mécanisme dose dépendant, même si on arrive à mesurer des seuils de tolérance.

Vaccin contre la covid de Pfizer et Moderna : même constat

Le 22 janvier, le Center for Diseases Control and Prévention aux Etats-Unis a rendu un rapport actualisé des réactions allergiques après injection des vaccins à ARN messager (1). On sait depuis longtemps que tout type de vaccin comporte un faible risque de réaction anaphylactique. Le taux de réactions aux deux vaccins contre la covid est « comparable » à d’autres vaccins, a déclaré le porte-parole du CDC Jasmine Reed.

Cependant, les 10 réactions d’anaphylaxie enregistrées entre le 21 décembre et le 10 janvier parmi 4 millions de personnes sont survenues chez des femmes, avec des antécédents d’allergies. Aussi, on relève 43 cas de réaction allergique modérée.  Il existe une « forte prédominance féminine » de l’anaphylaxie au vaccin, selon le CDC.

Une différence indépendante du poids et de la corpulence

La différence de réaction entre les hommes et les femmes dans la prise de médicament n’est pas causée par une différence morphologique, de poids, de taille ou de corpulence. On parle de pharmacocinétique. C’est une cause médicale connue scientifiquement. La substance active d’un médicament va se comporter différemment dans l’organisme par absorption , distribution, métabolisation. Exemple le Zolpidem, un somnifère qui reste plus longtemps dans le sang des femmes que des hommes. En 2013, une posologie spécifique aux femmes a été introduite.

Pourquoi les femmes ont été longtemps exclues des essais cliniques ?

L’usage de la thalidomide dans les années 50 par les femmes enceintes a induit des malformations graves du foetus, des enfants sans bras. Et ces malformations se transmettaient aux générations suivantes. On comprend le coup de frein qui exclut les femmes de tout essai clinique les quarante années suivantes. Sauf que ce n’est pas représentatif des personnes à soigner. Il a fallu attendre 1993 pour qu’une politique d’inclusion soit mise en place dans les tests cliniques.

Est-ce qu’il y a des femmes dans les essais cliniques des vaccins contre la covid ?

Oui. Pour le vaccin Moderna, il y avait 47 % de femmes recrutées (3) mais avec de nombreuses contraintes d’exclusions. Par contre, pour le vaccin Pfizer, il y avait bien des femmes. Mais on n’a pas trouvé d’informations démographiques précises (la Haute Autorité de Santé et la clinical trials ne donnent pas le détail des groupes étudiés)

Peu d’outils cliniques pour adapter les posologies

Aujourd’hui, en dehors des pathologies particulières, un médecin ne dispose pratiquement d’aucun outil clinique. Par exemple des tables, des essais cliniques différenciés pour adapter sa posologie à une patiente (ou des personnes très âgées). C’est l’expérience professionnelle du médecin et son dialogue avec ses patientes qui peut parfois l’aider a optimiser une posologie.

Les femmes allergiques doivent-elles se faire vacciner ?

Oui bien sûr comme les hommes. Mais elles doivent surtout se rapprocher d’un centre d’allergologie si elles ont des antécédents d’allergies graves aux médicaments. La fédération française d’allergologie a mis en ligne une page de Foire aux questions à destination des patients souffrant d’allergies. Malheureusement, on n’y aborde pas la question du genre, ni des excipients différents entre Pfizer et Moderna. Mais c’est déjà bien éclairant. On attend une mise à jour !

Ci dessous les publis qui nous ont fait cogiter toute la nuit :

  1. Les réactions allergiques sévères aux vaccins COVID-19 sont rares: rapport du CDC, Allergic Living 23 janvier 2021.
    2. Zucker, I., Prendergast, BJ Les différences de sexe dans la pharmacocinétique prédisent les effets indésirables des médicaments chez les femmes. Biol Sex Differ 11, 32 (2020). 
    3. Réactions allergiques, y compris l’anaphylaxie après réception de la première dose de vaccin Moderna COVID-19 – États-Unis, 21 décembre 2020 – 10 janvier 2021. MMWR Morb Mortal Wkly Rep. EPub: 22 janvier 2021
    4. https://www.modernatx.com/sites/default/files/content_documents/2020-COVE-Study-Enrollment-Completion-10.22.20.pdf

Illustration : Freepik

Journaliste, j’ai un goût prononcé pour les domaines de l’alimentation et de la santé avec une spécialité dans les sciences du vivant. L'allergie est une longue histoire dans ma vie, une planète sur laquelle j'écris, sur laquelle je vis, depuis 17 ans maintenant.

1 comment

  1. Bonjour, je vois votre étude tout à fait par hasard en cherchant le pourquoi de mes malaises suite au vaccin Pfizer. Je suis en effet, très « réceptive » aux divers causes produisant des allergies, qu’elles soient , médicamenteuses, olfactives ou alimentaires: après avoir essayer divers antihistaminique, j’ai « trouvé » le Loratadine, dit « à effet modéré » mais qui me convient si….. je n’oublie pas de le prendre !
    Après avoir eu comme manifestations d’allergie le nez qui coule, les yeux irrités, les rougeurs sur tout le corps, les démangeaisons etc… communs à nombre d’allergiques, je suis sujette , comme symptômes, depuis environ une vingtaine d’années à un «endormissement immédiat » difficile à juguler!!!! Seules les personnes ayant assisté au fait peuvent le croire puisque après prise d’un loratadine et un repos d’un temps plus ou moins long tout revient à la normale.
    C’est dire que je suis allée me faire vacciner contre la Covid en toute connaissance de cause:
    1ère injection le 30/01 a 15,30 : à la sortie du centre : début de l’endormissement; presque portée jusqu’à la voiture, aide indispensable jusqu’à mon domicile et aide au coucher: j’ai refusé – a tort- de crainte d’être hospitalisée, la proposition qui m’a été faite de pénétrer dans le centre de vaccination pour faire constater mon état; je pensais que, comme à l’accoutumée, le malaise serait passé après quelques d’heures de sommeil. Cela n’a pas été le cas ; j’ai donc j’ai pensé à faire un signalement à l’agence de santé puisque s’étaient ajoutés à cette asthénie importante, d’autres effets secondaires observés ( douleurs articulaires , herpès labial etc) et, quelques jours après, sans raison apparente j’ai perdu connaissance subitement: (mon coccyx s’en souvient encore ce jour!)conduite aux urgence par les pompiers : affaiblie mais la conscience revenue je suis autorisée à sortir : diagnostic : malaise vagal: fatigue et manifestations ont persévères jusqu’au 25 f3vrier écoulé date de la 2ème injection bien décidée à me laissser examinée si l’endormissement survenait afin d’en connaître la cause : par extraordinaire il n’en est rien ! Mais grosse fatigue dès le retour à domicile avec manifestation des effets indésirables connus et signalés (notamment asthénie ++++ douleurs, malaises et pâleur, ) et s’y ajoutent démangeaisons ++++ au point de piqûre , maux d’estomac -constaté après la première injection, – mais non signalée car je n’avais pas fait le lien:
    Après certaine recherche, j’ai pu faire le lien de mon allergie à certains médicaments qui contiennent du « mannitol »comme adjuvant. Votre article concernant le PEG va peut être me permettre de connaître le lien qui provoque mes allergies ne serait ce qu’entre entre la dégustation d’un fromage blanc et une senteur de parfum!!! Par prudence j’ai éliminé depuis longtemps nouveaux shampoing, déodorants et autres produits de beauté innovants!!!!!
    Cordialement

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