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L’ARN au secours des allergiques

L’ARN au secours des allergiques Posted on 3 janvier 20221 Comment

Parce qu’il n’y a pas de raison de ne penser que « Covid », les chercheurs savent utiliser l’ARN pour autre chose que les nouveaux vaccins. Le centre de biologie et de recherche en santé à Limoges utilise de l’ARN pour bloquer la production des anticorps de l’allergie et ça, c’est magique!

Donner du sens aux oligonucléides

Les anticorps de l’allergie s’appellent des IgE, ce sont les lymphocytes (B) qui les produisent en passant au stade de plasmocytes. Ils en exhibent également sur leur paroi et plus ils en affichent, plus ils sont inhibés par notre système immunitaire.

Forts de ce constat, nos chercheurs Limousins ont décidé de proposer à des cellules humaines un bout de code d’ARN, appelé « oligonucléide antisens », afin qu’il se fixe sur l’ARN messager produit et en change la finalité.

L’INSERM propose le schéma explicatif suivant :

En principe, le lymphocyte B fabrique un ARN messager qui lui fait synthétiser des IgE membranaires. Quand il est au stade de plasmocyte mature (lymhocyte B « activé ») l’ARN messager est modifié et les IgE synthétisées sont libérées dans le sang et vont se fixer sur les cellules responsables du déclenchement de l’allergie (essentiellement les mastocytes).

L’oligonucléotide antisens vient se fixer sur le bout d’ARN messager et en change la signification (un hacking du code de l’ARN messager) si bien que non seulement il y a peu d’anticorps de l’allergie (IgE) solubles produits mais en plus, la cellule produit des anticorps de l’allergie membranaires et ceux-ci sont responsables de l’inhibition de l’activation lymphocytaire. Génial non?

Alors évidemment, il s’agit de tests cellulaires pour les cellules humaines mais in vivo, chez la souris « humanisée » les résultats sont tout aussi bon.

Mais moi, ça va changer quoi, pour mon allergie au chat?

Eh bien tout de suite là, rien.

Et demain? Et bien demain ce traitement pourra se substituer de manière plus précise aux anti-IgE aujourd’hui largement utilisés (Omalizumab et consorts) pour inhiber le terrain d’allergie et limiter l’aggravation des polyallergiques qui souffrent d’une activation d’allergies en cascade.

Oui, l’anti-histaminique a encore de beaux jours devant lui, c’est vrai, mais c’est tout de même une belle avancée technologique que cette manipulation et, au-delà de l’allergie, ce sont d’autres maladies à anticorps qui pourront en bénéficier : maladie coeliaque, maladies auto-immunes etc.

Illustration DCStudio pour Freepik

Source : A Marchalot et coll. Targeting IgE polyadenylation signal with antisense oligonucleotides decreases IgE secretion and plasma cell viability. J Allergy Clin Immunol

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